jeudi 23 avril 2009

Rêverie, simplicité, légèreté et plongée en enfer (365 - Jour 113)


Maison Européenne de la Photographie
Mise en ligne par mistercham

Le cheminement idéal à mon goût est le suivant. Tout d'abord se rendre au rez-de chaussée pour les galeries de François Fontaine, dédiées au "Statuaire". Une série est consacrée aux incroyables statues de christs dans les églises de Bahia au Brésil, l'autre aux statues de Paris, immortalisées songeuses en nocturne. Je n'ai pas spécialement accroché, je passe donc rapidement pour grimper à l'étage supérieur.

Au premier donc, c'est Riccardo Zipoli qui invite à découvrir "Venise aux fenêtres". L'Italien a saisi les reflets de la ville dans les vitres de monuments ou de bâtiments. Les photos sont accompagnées d'extraits de recueils de poèmes persans. Une représentation de Venise très originale et poétique.


Au second c'est un bonheur simple, celui des images d'Henri-Cartier Bresson. 320 au total, sorties des archives de la Maison Européenne de la Photographie. Du noir et blanc qui nous transporte sur plus de 30 années, de Paris à Moscou en passant par Dublin. Tout simplement magique.

Au troisième étage c'est une autre magie qui s'opère avec les "Etats de grâce" de Gérard Uféras. Une envolée en images et en sons au coeur des grands opéras, des défilés de mode et des ballets. Trois séries qui montrent à quel point le flou peut être plus parlant qu'un trop plein de netteté, que le grain exprime aussi bien que le piqué, histoire de rappeler que la photo est une affaire d'oeil et de ressenti bien plus que le résultat de performances technologiques et numériques.

Après autant de légèreté et de virevoltes, c'est la descente dans l'enfer du sous-sol de la Maison Européenne de la Photographie. Laurent Van der Stockt, reporter chez Gamma, est un spécialiste des conflits armés. "Our Fellow Man" nous immerge au sein de trois d'entre eux : l'Irak, la Tchétchénie et la Bosnie. Celui qui ne veut pas se voir qualifié de "photographe de guerre" offre ici quelques dizaines de clichés non légendés. Ils sont d'une humanité essentielle, dans le sens où celle-ci se traduit autant dans la bonté humaine que dans son horreur. Oui, il suffit d'ouvrir les yeux dans ces caves voûtées pour ressentir ce malaise si évident : l'homme est si génial qu'il est capable du meilleur et bien sûr du pire. La guerre en est la preuve absolue.


- Plus d'infos sur les expos sur le site de la MEP

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