Calmes et studieux
Mise en ligne par mistercham
En juin dernier ma fille obtient son Bac S avec plus de 18 de moyenne et donc une mention "très bien". Passionnée de sciences, elle choisit de s'inscrire en faculté, et non dans une "prépa" comme nombre de personnes lui conseillent alors.
Sa hantise ? Devoir bachoter comme une machine pour une seule chose : être meilleure que les autres, à tout prix.
Son rêve ? Apprendre toujours plus, étendre son savoir en biologie auprès des meilleurs laboratoires de recherche et des meilleurs chercheurs.
Et comme elle a pu le constater en se documentant sur Internet, dans les média et auprès de personnes d'expérience, l'Université Pierre et Marie Curie est donnée comme une des meilleures facs de bio. Une référence mondiale même dans certains domaines. Voilà pourquoi elle assiste à son premier cours dans un amphi de Jussieu le 1er septembre 2008 au lieu d'aller se rincer la cervelle dans une prépa quelconque avec de jeunes loups aux dents acérées...
Son premier semestre est brillamment validé avec des notes qui la classent parmi les meilleures de sa section. Tout va pour le mieux dans le meilleurs des mondes !
Mais la rentrée du second semestre est compromise. Le gouvernement, via la ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Valérie Pecresse, tente de réformer en force les universités. Le statut des enseignants chercheurs doit être revu et cela ne les enchantent guère. Ils craignent pour la liberté de l'enseignement, sa qualité et son accessibilité. Il craignent aussi pour la recherche dont ils sont garants de la pérennité en formant leurs futurs successeurs.
Mais ces hommes et ces femmes ne sont pas complètement obtus (c'est ce qui leur permet d'avancer dans la recherche...) et sont ainsi parfaitement conscients que des réformes sont nécessaires. La logique voudrait qu'on en discute avant de prendre toute décision hâtive, sans concertation, selon les méthodes classiques du chef de l'Etat. Les esprits s'échauffent donc...
Pire, une déclaration de ce cher président Sarkozy va finir de mettre le feu aux poudres. Lors d'un discours, il attaque ouvertement les chercheurs sur leurs capacités. Les traiter de nuls eut été du pareil au même ! Le mal est fait, et le mouvement social à son comble.
Le généticien Axel Kahn, président de l'Université Paris V est formel sur ce point. Dans un interview à l'Express il déclare : "S'il n'y avait pas eu les débordements verbaux de Nicolas Sarkozy et l'épine agressive de la suppression des postes, la dernière mouture du décret aurait été acceptable. Je n'ai aucune hostilité envers Valérie Pécresse, une femme de droite talentueuse, brillante, qui défend ce qu'elle pense être le mieux. Il est possible que ma prise de parole l'ait mise en grande difficulté, mais elle a aussi été un accélérateur. Cela a obligé la ministre à hâter la nomination d'une médiatrice et à reprendre le texte sur le fond plus vite que prévu."
Cette attitude déplorable de la part d'un homme à la tête d'un grand pays comme la France n'est pas nouvelle. C'est la continuité dans la provocation et la vulgarité !
Souvenons nous le coup du "Karcher" qui au lieu de "nettoyer la racaille" a plongé les banlieues dans le chaos. Souvenons nous des bons mots sur la grève "désormais invisible" grâce au service minimum. Invisible à un point tel que même les bons Français du secteur privé sont descendus dans la rue (et attendons de voir la mobilisation du 19 mars prochain !)...
Résultat de ce comportement irrespectueux et vulgaire, ma fille n'a que quelques cours dans les amphis de Paris VI. Elle doit récupérer des "polys" et aller étudier en bibliothèque. Elle n'est pourtant pas délaissée par les enseignants qui passent en "bibli" pour apporter leur aide si nécessaire. Les étudiants reçoivent également les cours par mail et peuvent poser des questions en retour s'ils rencontraient des difficultés de compréhension.
Aujourd'hui, des cours ont même été dispensés sur le parvis du Centre Beaubourg (photo d'illustration et portfolio), histoire d'associer la distribution de la connaissance à une sensibilisation de l'opinion. Voir d'éminents professeurs de l'UFR "Terre Environnement Biodiversité" enseigner au mégaphone dans le froid et la grisaille n'est pas courant, mais peu reluisant pour la France...
Ma fille est inquiète pour son avenir. Proche et plus lointain. Mais n'allez pas lui dire que tout cela est le fait des enseignants et des chercheurs. Elle vous boufferait le nez ! Car si il y en a bien un à qui elle en veut, ce n'est autre que ce soit disant "Mr Plus" de président.
Mr Plus de pouvoir d'achat, Mr Plus de sécurité, Mr Plus de travail... De l'esbroufe oui ! Jusque-là tout n'est qu'échecs ! Jamais la France n'a compté autant de pauvres, jamais les violences aux personnes n'ont autant augmentées, tout comme la délinquance des mineurs, et même celle des seniors. Quant au ce chômage il explose, certes sous l'effet de la crise, mais celle d'un système autrefois apprement défendu par ceux qui dirigent la France aujourd'hui...
Non, l'omniprésident n'est pas Mr Plus, c'est Mr Pire. Et tellement Pire qu'à l'irrespect et à la vulgarité, il vient d'ajouter le mensonge !
Pitoyable...
Pitoyable...
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