mardi 3 août 2010

«Mort aux cons», un ouvrage qui pourrait être un danger... ou une solution ?


Les lectures estivales sont le plus souvent légères. Même si pour ma part je préfère toujours lire un bon essai qu’un roman, même sur le sable, cette année j’ai amené le bouquin que Mme m’a offert avec un sourire jusqu’aux oreilles.

Il faut dire qu’avec un titre comme «Mort aux cons», un polar dont l’histoire est celle d’un gars qui, ne les supportant plus, décide de dessouder tous les cons qui ont le malheur de croiser sa route, elle s’avait qu’elle faisait mouche.

Carl Aderhold, l’auteur, n’y va pas par quatre chemins et ne s'embarrasse pas des on dit. Son héros zigouille à tour de bras. Tout d’abord les chiens à mémère ou à gros beaufs, histoire de rapprocher les gens de son immeuble, de son quartier.

Puis c’est le tour des cons propriétaires de chiens qui vous emmerdent la vie avec leurs aboiements ou qui vous terrorisent avec leur Rottweiler, simplement dans le but de ramener la paix et la joie de vivre dans sa ville.

Mais devant la bêtise humaine et l’incroyable puissance de la connerie, son action devient un véritable manifeste politique: «contrairement à l’idée répandue, les cons ne sont pas réformables. Les campagnes de prévention ou les actions pédagogiques n’ont pas de prise sur eux. Une seule chose peut les amener non pas à changer, mais du moins à se tenir tranquille: la peur. Je veux qu’ils sachent que je les surveille et que le temps de l’impunité est révolu»...

Du coup, assureurs, DRH, chasseurs, agents immobiliers, politiques, journalistes, etc. personne n’y échappe ! Les cons de toutes les espèces y passent. Et tout cela dans un style narratif qui lie l’humour à une petite dose de provocation.

Nombreux sont ceux-qui se reconnaîtront dans cet ouvrage, tant du côté des victimes que de celui du tueur...

Et je peux vous assurer qu’en ce moment, avec tout ce qui se passe dans notre belle République mon échine se crispe bien souvent. Et on se met à imaginer que la déjà très longue liste des victimes du narrateur pourrait s’allonger de manière significative...

Et à voir les réactions de certains, on se dit que, définitivement, le con n’est jamais vraiment très loin...

Ce bouquin, drôle et léger pourrait toutefois bien être un danger... ou une solution. On ne sait jamais, que cet ouvrage puisse faire naitre des vocations...

mercredi 23 juin 2010

La métaphore pour le tacle, ok. Et après ?

Ce matin, François Bayrou était invité sur France Info. Si, si, il existe encore politiquement. Faut dire, le Sarkozy est tellement bas dans le fond qu'il essaye de récupérer des miettes partout où il crachait son fiel il y a encore peu, sûr de son invincibilité. Du coup, les morts refont surface. Mais là n'est pas la question...

Le gros merdier de l'équipe de France et son élimination prématurée et peu glorieuse auront eu au moins un mérite. Ils permettent aux politiques et journalistes de s'appuyer sur ce cauchemar et tacler à la gorge les abus et dérives de ceux qui sont aux commandes du pays.

C'est ainsi que le chef du Modem s'est reconnecté et a osé déclarer dans son intervention radiophonique que "Le bloc républicain est à reconstruire, il est aussi délabré que l’équipe de France", soulignant les "dérives, manquements, accumulation de privilèges" , prônant l'interdiction du "cumul d’une rémunération et de la retraite" pour les ministres. C'est bien, mais pas suffisant...

De même, est-ce un hasard aussi, alors que le bon peuple de France demande aux Bleus de renoncer à leurs primes, que le Fillon demande à Blanc de rembourser l'intégralité des 12.000 euros partis en fumée de cigares ? Ah ça du coup le bon peuple est heureux... Mais il devrait au contraire hurler au scandale ! Que le moindre gugus salarié dans une boite se paye ne serait qu'un paquet de clope par jour en note de frais et qu'il se fasse gauler, croyez vous que son patron se contentera de lui demander de rembourser ?

Derrière ces petites touches d'enduit, comme l'annulation de la Garden Party du 14 juillet, ne faut-il pas voir la volonté de noyer la désagréable affaire Woerth qui ne se contente pas de toucher un Ministre et sa femme, mais éclabousse, au plus haut, un système de nantis et de moralisateurs aux mains et la morale bien sales ?

Alors la métaphore pour le tacle, pourquoi pas. Mais surtout, il va falloir aller au bout de l'action !

mardi 22 juin 2010

Exception culturelle de mes deux; allez les Bleus !

Pour un amoureux du football comme moi ce n'est déjà pas simple de voir l'équipe nationale jouer comme des manches et arracher la qualification sur un miracle (et pas sur une main, c'est Gallas qui marque, pas Henry...). Mais l'heure venue et tant attendue, la voir sombrer dans la merde comme c'est le cas en ce moment, je ne vous dis pas...

Mais le plus dur à supporter ce sont les crachats venimeux des anti-foot, des footeux du 29 février, de ceux qui n'ont jamais chaussé une paire de crampons, qui n'ont jamais tapé un ballon et qui viennent donner leur point de vue. De ceux qui trouvent que les joueurs gagnent trop alors qu'ils sont eux même commissionnés à 8% sur les ventes de trucs que des mecs aux 3x8 fabriquent pour tout juste le SMIC. De ceux qui trouvent que ce sont des feignants et qui prennent leur caisse pour aller s'acheter un paquet de clopes, de ceux qui trouvent qu'ils déshonorent la France alors qu'ils vont voter pour la haine...

Sans compter ceux qui s'offusquent alors qu'ils cautionnent le système et ses cadres depuis 4 ans, ceux qui retirent leur campagnes de pub alors que ce sont eux qui ont pourri le sport avec des contrats faramineux. Quant à ceux qui donnent des leçons de politesse et qui osent le "Casse toi pauv' con" ou les moralisateurs qui se paient des Havanes aux frais de la République...

Alors oui l'équipe de France n'a vraiment pas une fière allure en cette coupe du monde. Oui les gars n'arrivent décidément à rien. Mais est-ce une raison pour aller cracher son fiel ainsi, sans la moindre retenue et avec tout ce populisme épouvantablement gras ?

Ce doit être encore cette exception culturelle de mes deux. Celle des bons franchouillards et de leur identité nationale. Celle qui fait qu'aux fenêtres de notre douce France, les drapeaux sont algériens ou portugais plutôt que Bleu-Blanc-Rouge, ce qui étonne et agace (bien fait !) ces même nigauds...

Regardez l'Angleterre, elle n'a pas été brillante pendant les qualifications, elle a eu aussi ses histoires de cul et ses joueurs bourrés en boite de nuit. Elle ne joue pas vraiment bien son premier tour non plus. Et pourtant, lorsque j'étais à Londres il y a quelques jours, les maisons des quartiers chics comme des quartiers populaires, les Jaguars comme les camionnettes des ouvriers pakistanais, les taxis comme les bus, tous arboraient le drapeau de l'Angleterre...




Dans quelques heures il en sera certainement fini pour ces Bleus, alors j'aurai sans doute le coeur lourd de voir le foot français passer à la trappe si tôt, mais aussi l'âme allégée des tonnes de fiel et de haine ridicules, mais belles et bien de la France d'aujourd'hui, car elles arrêteront alors de se déverser...

En attendant, allez les Bleus !